mercredi 28 janvier 2009

Pourquoi une crise alimentaire aujourd'hui ?





La faim dans le monde, une bombe à retardement

Lorsqu'on évoque les causes de la faim dans le monde, on mentionne à juste titre l'existence de zones climatiques difficiles, les catastrophes naturelles ou encore les guerres et conflits qui détruisent les stocks et empêchent le paysans de travailler. D'autres n'hésitent pas de parler de surpopulation.

Mais le problème majeur se situe aussi et surtout dans le commerce international, et l'on parle alors de crise alimentaire, la plus grave de ces 40 dernières années selon la F.A.O, département de l'O.N.U dédié à l'agriculture et à l'alimentation.

Pourquoi une crise alimentaire aujourd'hui ?

Avec la forte hausse depuis plusieurs mois du coût des matières premières agricoles et leur répercussion sur le prix des denrées, les experts mondiaux avaient certes prévu des tensions, mais pas si amples et pas si rapidement.

.Depuis l'an 2000, l'ONU s'attelait avec ténacité à son travail de réduction de moitié de la pauvreté dans le monde d'ici à 2013, dans le cadre des "Objectifs du millénaire". Et voilà qu'en quelques semaines, ce patient labeur a littéralement disparu sous le spectre d'une famine à très grande échelle.

La faute à qui, la faute à quoi ? Plusieurs facteurs, se conjuguant parfois, expliquent l'explosion des tarifs des denrées de base.

- D'abord il y a la hausse à grande vitesse du niveau de vie et de la démographie des pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil où la consommation monte en flèche. Les habitants qui, récemment encore, se contentaient de peu, veulent maintenant de la viande et des produits laitiers.

Conséquence : afin de nourrir le bétail, la demande de céréales augmente dans des proportions si gigantesques, que l'offre traditionnelle est loin de pouvoir la satisfaire.

Et rappelons que pour produire un kilo de viande, il faut 7 kilos de céréales.

Autre explication à la situation actuelle : le dérèglement climatique.

Le réchauffement de la planète provoque sécheresse et tempêtes qui pèsent sur les récoltes.En 2007, la production de céréales de l'Australie, grand pays exportateur de denrées alimentaires, a chuté de plus de 50% à cause de la sécheresse qui frappe le pays depuis huit ans
Or, selon les experts climatiques, ces phénomènes vont devenir de plus en plus fréquents, longs et sévères.Quant à la menace de désertification, elle ne pèse pas seulement sur l'Afrique mais aussi sur l'Europe. Un tiers de l'Espagne est déjà en voie de désertification.



Enfin, parmi les explications évoquées, il y a aussi le fait que le riz ou le blé ne sont plus seulement des produits agricoles mais des produits financiers tout court.
La crise des subprime a orienté les spéculateurs vers des valeurs refuges.
A Chicago, au cours des trois premiers mois de l'année, le volume d'échange de contrats portant sur des denrées alimentaires a grimpé de 20% pour atteindre près d'un million par jour.

Les prix sont fixés au niveau mondial, ce qui prive les plus démunis de nourriture

Et puis, il y a les agrocarburants, séduisante alternative au pétrole pollueur, qui détournent du marché alimentaire des hectares de terre arable.

100 millions de tonnes de céréales sont utilisées chaque année pour fabriquer de l'éthanol ou du biodiesel.
Une tendance qui explique, pour une bonne part, l'offre faible de produits alimentaires, la forte demande des mêmes produits et donc, la hausse des prix.


Peut-on rester les bras croisés devant un tel problème Non,


Estella Ilardia,Alfredo Lopez et Iñigo Marcoartu,

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